Le temps du Charbon
Avant la Grande Guerre, le Château de Portes était en bon état de conservation générale. Vers 1900, son propriétaire d’alors, M. Pagèze de La Vernède, avait fait procéder à d’importants travaux de rénovation. Or, le monument est aujourd’hui en bonne partie ruiné ; le Bâtiment Sud a plus particulièrement souffert.
Cette ruine accélérée est due à l’exploitation intensive de mines de charbon sous le château de Portes. Le basin de la Grande Combe est en effet riche en charbon. Or durant la guerre de 14-18, les besoin en énergie sont primordiaux. Les sociétés d’exploitation sont donc autorisées à augmenter leur production pour fournir à la France le charbon dont elle a besoin. Faisant passer au second plan toute autre considération.
Les sociétés minières délimitent leurs parcelles et le château de Portes sert de point de mire. Au lendemain de cette Guerre, des affaissements de terrains se produisent créant de larges fissures dans le Château et dans les constructions du vieux village de Portes qui s’étendait à ses pieds.
A partir de 1933, la situation devint si grave que les sociétés minières font raser le village pour le rebâtir quelques centaines de mètres plus bas vers le Nord, au bord de la route nationale dans le style propre aux constructions ouvrières de cette époque. Le Château, lui, est abandonné à son triste sort et les lézardes se multiplient. Elles entraînent l’effondrement des toitures et des étages, La ruine des vieilles murailles continue malgré les efforts des propriétaires qui essayèrent de conforter le monument par la pose de chaînages métalliques.
Ce n’est que des années plus tard, une fois les terrains totalement stabilisés, que l’on pu espérer sauvegarder ce Château et c’est ce qu’a entrepris l’Association Renaissance du Château de Portes depuis 1971.
Texte : R. Deleuze