Le Chemin de Régordane
Ancienne draille aux temps immémoriaux, le Chemin (aussi appelé voie) de Régordane est le tronçon cévenol de la route qui relie l’Île de France au Bas Languedoc. Son essor se situe vers 843, date où le traité de Verdun divise en trois l’Empire carolingien. Le chemin de Régordane devient alors l’itinéraire le plus oriental du royaume conduisant au port de Saint-Gilles. C’est d’ailleurs au cours du 9è s. que Portes choisit saint Gilles comme patron, en souvenir d’un miracle qu’il aurait fait en y passant.
Du 12è au 13è, avec l’essor des villes, le chemin de Régordane est réaménagé : chaussées pavées, construction de ponts. Le trafic augmente, les péages sont devenus d’un excellent rapport. La seigneurie de Portes et son Château se situent à l’entrée des Cévennes et constituent un point de passage obligé.
Mais le traité de 1308 repousse les frontières jusqu’au Rhône. C’est alors la fin de « l’âge d’or » du chemin, les voyageurs préférant le sillon rhodanien. Par ailleurs, le climat devient plus humide au 14è s. La voie, peu entretenue disparaît peu à peu.
Le chemin connaît encore un regain d’intérêt à la Révocation de l’Edit de Nantes (1685) quand Louis XIV mène sa guerre contre les protestants. La construction d’une nouvelle route carrossable qui s’inspire de l’ancien tracé est réalisée au XIXè s. Aujourd’hui, la route D906 et une partie du tronçon du chemin de fer suivent de près cette voie ancienne.
Ce chemin chargé d’histoire renaît aujourd’hui sous la forme de Chemin de Grande Randonnée (GR) sous le nom de GR700 – Chemin de Régordane, grâce à l’action conjointe du Comité départemental de la Randonnée pedestre du Gard et du Conseil Général du Gard.